521. Certains Esprits peuvent-ils aider au progrès des arts en protégeant ceux qui s'en occupent ?
« Il y a des Esprits protecteurs spéciaux, et qui assistent ceux qui
les invoquent quand ils les en jugent dignes ; mais que voulez-vous
qu'ils fassent avec ceux qui croient être ce qu'ils ne sont pas ? Ils ne
font pas voir les aveugles ni entendre les sourds. »
Les Anciens en avaient fait des divinités spéciales ; les Muses
n'étaient autres que la personnification allégorique des Esprits
protecteurs des sciences et des arts, comme ils désignaient sous le nom
de lares et de pénates les Esprits protecteurs de la famille. Chez les
Modernes, les arts, les différentes industries, les villes, les contrées
ont aussi leurs patrons protecteurs, qui ne sont autres que des Esprits
supérieurs, mais sous d'autres noms.
Chaque homme ayant ses Esprits sympathiques, il en résulte que, dans les touts collectifs,
la généralité des Esprits sympathiques est en rapport avec la
généralité des individus ; que les Esprits étrangers y sont attirés par
l'identité des goûts et des pensées ; en un mot, que ces réunions aussi
bien que les individus, sont plus ou moins bien entourées, assistées,
influencées selon la nature des pensées de la multitude.
Chez
les peuples, les causes d'attraction des Esprits sont les moeurs, les
habitudes, le caractère dominant, les lois surtout, parce que le
caractère de la nation se reflète dans ses lois. Les hommes qui font
régner la justice entre eux combattent l'influence des mauvais Esprits.
Partout où les lois consacrent des choses injustes, contraires à
l'humanité, les bons Esprits sont en minorité, et la masse des mauvais
qui affluent entretient la nation dans ses idées et paralyse les bonnes
influences partielles perdues dans la foule, comme un épi isolé au
milieu des ronces. En étudiant les moeurs des peuples ou de toute
réunion d'hommes, il est donc aisé de se faire une idée de la population
occulte qui s'immisce dans leurs pensées et dans leurs actions.