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Comment l'homme peut-il être responsable d'actes et racheter des fautes
dont il n'a pas le souvenir ? Comment peut-il profiter de l'expérience
acquise dans des existences tombées dans l'oubli ? On concevrait que les
tribulations de la vie fussentune leçon pour lui s'il se rappelait ce
qui a pu les lui attirer ; mais du moment qu'il ne s'en souvient pas,
chaque existence est pour lui comme si elle était la première, et c'est
ainsi toujours à recommencer. Comment concilier cela avec la justice de
Dieu ?
« A chaque existence nouvelle, l'homme a plus
d'intelligence et peut mieux distinguer le bien et le mal. Où serait le
mérite, s'il se rappelait tout le passé ? Lorsque l'Esprit rentre dans
sa vie primitive (la vie spirite), toute sa vie passée se déroule devant
lui ; il voit les fautes qu'il a commises et qui sont cause de sa
souffrance, et ce qui aurait pu l'empêcher de les commettre ; il
comprend que la position qui lui est donnée est juste, et cherche alors
l'existence qui pourrait réparer celle qui vient de s'écouler. Il
cherche des épreuves analogues à celles par lesquelles il a passé, ou
les luttes qu'il croit propres à son avancement, et demande à des
Esprits qui lui sont supérieurs de l'aider dans cette nouvelle tâche
qu'il entreprend, car il sait que l'Esprit qui lui sera donné pour guide
dans cette nouvelle existence cherchera à lui faire réparer ses fautes
en lui donnant une espèce d'intuition de
celles qu'il a commises. Cette même intuition est la pensée, le désir
criminel qui vous vient souvent, et auquel vous résistez
instinctivement, attribuant la plupart du temps votre résistance aux
principes que vous avez reçus de vos parents, tandis que c'est la voix
de la conscience qui vous parle, et cette voix est le souvenir du passé,
voix qui vous avertit de ne pas retomber dans les fautes que vous avez
déjà commises. L'Esprit entré dans cette nouvelle existence, s'il subit
ces épreuves avec courage et s'il résiste, s'élève et monte dans la
hiérarchie des Esprits, lorsqu'il revient parmi eux. »
Si nous n'avons pas, pendant la vie corporelle, un souvenir précis de
ce que nous avons été, et de ce que nous avons fait de bien ou de mal
dans nos existences antérieures, nous en avons l'intuition, et nos
tendances instinctives sont une réminiscence de notre passé, auxquelles
notre conscience, qui est le désir que nous avons conçu de ne plus
commettre les mêmes fautes, nous avertit de résister.