Société spirite de Paris, 11 juillet 1862. - Médium, M. Flammarion
Avez-vous entendu le bruit confus de la mer retentissante lorsque
l'aquilon gonfle les vagues ou lorsqu'elle brise en mugissant ses lames
argentées sur le rivage ? Avez-vous entendu le fracas sonore de la
foudre dans les nues assombries ou le murmure de la forêt sous le
souffle du vent du soir ? Avez-vous entendu au fond de l'âme cette
multiple harmonie qui ne parle aux sens que pour les traverser et
arriver jusqu'à l'être pensant et aimant ? Si donc vous n'avez pas
entendu et compris ces muettes paroles, vous n'êtes pas enfants de la
révélation, et vous ne croyez pas encore. A ceux-là je dirai : « Sortez
de la ville à cette heure silencieuse où les rayons étoilés descendent
du ciel et, recueillant en vous-mêmes vos intimes pensées, contemplez le
spectacle qui vous entoure, et vous arriverez avant l'aube à partager
la foi de vos frères. » A ceux qui croient déjà à la grande voix de la
nature je dirai : « Enfants de la nouvelle alliance, c'est la voix du
Créateur et du conservateur des êtres qui parle dans le tumulte des
flots, dans le retentissement du tonnerre ; c'est la voix de Dieu qui
parle dans le souffle des vents : amis, écoutez encore, écoutez souvent,
écoutez longtemps, écoutez toujours, et le Seigneur vous recevra les
bras ouverts. » O vous, qui avez déjà entendu sa voix puissante ici-bas,
vous la comprendrez mieux dans l'autre monde.
Galilée