Nous venons de faire une visite à quelques-uns des centres spirites de France, regrettant que le temps ne nous ait pas permis d'aller partout où l'on nous en avait exprimé le désir, ni de prolonger notre séjour, dans chaque localité, autant que nous l'eussions souhaité, en raison de l'accueil si sympathique et si fraternel que nous avons reçu partout. Pendant un voyage de plus de six semaines et d'un parcours total de six cent quatre-vingt-treize lieues, nous nous sommes arrêté dans vingt villes et avons assisté à plus de cinquante réunions. Le résultat a été pour nous une grande satisfaction morale sous le double rapport des observations que nous avons recueillies et de la constatation des immenses progrès du Spiritisme.
Le récit de ce voyage, qui comprend principalement les instructions que nous avons données dans les différents groupes, est trop étendu pour pouvoir être inséré dans la Revue, dont il absorberait près de deux livraisons ; nous en faisons une publication à part, du même format que le journal, afin d'y pouvoir être annexée au besoin
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Dans notre route, nous avons été visiter les possédés de Morzine, en Savoie ; là aussi nous avons recueilli des observations importantes et très instructives sur les causes et le mode de l'obsession à tous les degrés, corroborées par les cas identiques et isolés et que nous avons vus dans d'autres localités, et sur les moyens de la combattre. Ce sera l'objet d'un article spécial développé que nous avions l'intention d'insérer dans ce numéro de la Revue, mais le temps ne nous ayant pas permis de le terminer assez tôt, nous sommes forcé de l'ajourner au prochain numéro ; il ne pourra, du reste, que gagner à être fait avec moins de précipitation. Plusieurs faits récents sont d'ailleurs venus depuis éclairer cette question, qui ouvre un horizon nouveau à la pathologie.
Cet article répondra à toutes les demandes de renseignements qui nous sont fréquemment adressées sur des cas analogues.
Nous croyons devoir profiter de cette circonstance pour rectifier une opinion qui nous a paru assez généralement répandue.
Plusieurs personnes, surtout en province, avaient pensé que les frais de ces voyages étaient supportés par la Société de Paris ; nous avons dû relever cette erreur quand l'occasion s'en est présentée ; à ceux qui pourraient encore la partager, nous rappellerons ce que nous avons dit dans une autre circonstance (N° de juin 1862, page 167), que la Société se borne à pourvoir à ses dépenses courantes, et n'a point de réserve ; pour qu'elle pût amasser un capital, il lui faudrait viser au nombre ; c'est ce qu'elle ne fait pas et ne veut pas faire, parce que la spéculation n'est pas son but, et que le nombre n'ajoute rien à l'importance de ses travaux ; son influence est toute morale et dans le caractère de ses réunions, qui donnent aux étrangers l'idée d'une assemblée grave et sérieuse ; c'est là son plus puissant moyen de propagande. Elle ne pourrait donc pourvoir à une pareille dépense. Les frais de voyage, comme tous ceux que nécessitent nos relations pour le Spiritisme, sont pris sur nos ressources personnelles et nos économies, accrues du produit de nos ouvrages, sans lequel il nous serait impossible de subvenir à toutes les charges qui sont pour nous la conséquence de l'œuvre que nous avons entreprise. Cela dit sans vanité, mais uniquement pour rendre hommage à la vérité et pour l'édification de ceux qui se figurent que nous thésaurisons.
. ‑ Prix : 1 fr.,
pour toute la France. (