REVUE SPIRITE JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES - 1867

Allan Kardec

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Conseils sur la médiumnité guérissante

III

(Paris, 24 mars 1867. Médium, M. Rul.)

Je viens continuer l'instruction que j'ai donnée à un médium de la Société. Pourquoi doutiez-vous que je fusse venu à votre appel ? Ne savez-vous pas qu'un bon Esprit est toujours heureux d'aider ses frères de la terre dans la voie de l'amélioration et du progrès ?

Vous connaissez aujourd'hui ce que j'ai dit du rôle étendu réserve à la médiumnité guérissante ; vous savez que, selon l'état de votre âme et les aptitudes de votre organisme, vous pourrez, si Dieu vous le permet, guérir, soit les douleurs physiques, soit les souffrances morales, ou toutes les deux. Vous doutez d'être capable de faire l'un ou l'autre, parce que vous connaissez vos imperfections ; mais Dieu ne demande pas la perfection, la pureté absolue aux hommes de la terre. A ce titre, nul parmi vous ne serait digne d'être médium guérisseur. Dieu vous demande de vous améliorer, de faire des efforts constants pour vous purifier, et il vous tient compte de votre bonne volonté.

Puisque vous désirez sérieusement soulager vos frères qui souffrent physiquement et moralement, ayez confiance, espérez que le Seigneur vous accordera cette faveur. Mais, je vous le répète, ne soyez pas exclusif dans le choix de vos malades ; tous, quels qu'ils soient, riches ou pauvres, croyant ou incrédules, bons ou méchants, tous ont droit à votre secours. Est-ce que le Seigneur prive les méchants de la chaleur bienfaisante du soleil qui réchauffe, qui ranime, qui vivifie ? Est-ce que la lumière est refusée à quiconque ne se prosterne pas devant la bonté du Tout-Puissant ? Guérissez donc quiconque souffre, et profitez du bien que vous avez apporté au corps pour purifier l'âme plus souffrante encore et lui apprendre à prier. Ne vous rebutez pas par les refus que vous rencontrerez ; faites toujours votre œuvre de charité et d'amour, et ne doutez pas que le bien, quoique retardé pour quelques-uns, ne sera jamais perdu. Améliorez-vous par la prière, par l'amour du Seigneur, de vos frères, et ne doutez pas que le Tout-Puissant ne vous donne les occasions fréquentes d'exercer votre faculté médianimique. Soyez heureux lorsque, après la guérison, votre main serrera celle de votre frère reconnaissant, et que tous deux, prosternés aux pieds de votre Père céleste, vous prierez ensemble pour le remercier et pour l'adorer ; plus heureux encore, lorsque, accueilli par l'ingratitude, après avoir guéri le corps, impuissant à guérir l'âme endurcie, vous élèverez votre pensée vers le Créateur, car votre prière sera la première étincelle destinée à allumer plus tard le flambeau qui brillera aux yeux de votre frère guéri de son aveuglement, et vous vous direz que plus un malade souffre, plus le médecin doit lui donner de soins.

Courage, frère, espérez et attendez que les bons Esprits qui vous dirigent, vous inspirent lorsque vous devrez commencer, auprès de vos frères qui souffrent, l'application de votre nouvelle faculté médianimique. Jusque-là priez, progressez par la charité morale, par l'influence de l'exemple, et ne laissez jamais fuir la moindre occasion d'éclairer vos frères. Dieu veille sur chacun de vous, et celui qui est aujourd'hui le plus incrédule, pourra être demain le plus fervent et le plus croyant.

Abbé Prince de Hohenlohe.

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